Je m'intéresse aux rapports entre littérature et histoire dans le cadre du premier XXe siècle, et plus particulièrement au sein des récits de la Première Guerre Mondiale. Mes recherches visent à éclairer un certain nombre de questions thématiques donnant à ces textes une cohérence et une richesse qui invitent sans doute à repenser leur intérêt et leur impact au sein de l’histoire littéraire. Parmi ces questions figurent la place de la religion dans ces récits du traumatisme, mais aussi l’importance du rire en tant que thème aussi bien que comme stratégie énonciative, saisis par bien des auteurs comme un moyen essentiel de dépasser la difficulté à décrire la catastrophe dans la langue de l’avant-guerre. Mes préoccupations sont également génériques (fiction et champ romanesque…) et stylistiques (écritures blanches du témoignage, réalisme et prose poétique…), et cherchent à situer ces récits hors du champ éthique, dans un domaine esthétique où leur contribution à l’évolution des genres romanesque et testimonial fut tout à fait essentielle. Dans le domaine de la linguistique, j'ai travaillé sur l'insulte et sur la question de la langue populaire au début du XXe siècle (argots, dialectes…). J'ai participé au Projet 14 mené par Agnès Steuckardt à l’Université Montpellier III, qui vise à l’édition et au commentaire de correspondances de poilus peu-lettrés. Ma thèse, qui s'intitule "La part du rire à l'épreuve du feu. Rire, humour et ironie dans la littérature de la Grande Guerre", est dirigée par Pierre Schoentjes et Marie-Ève Thérenty.